Magda Igyarto, Clichés en noir et blanc, poèmes. Editions du Petit véhicules.

magda 001Magda Igyarto nous avait habitués à de somptueuses symphonie de couleurs, jouant des rouges, des jaunes, des bleus comme un véritable chef d’orchestre. Ici, elle a fait appel à toute une équipe de photographes: Iwona Aleksandrowicz, Erik Brede, Gittan Beheydt, Sonia Ciafardini « Esse », Christofer Grandin, Léon Leijdekkers, Merih Miran, Stephane Pellenec, pour illustrer un recueil très intérieur, où un seul visage, mais combien interrogateur, comme un sphinx, se profile en exergue de nombreux paysages, d’eau, de ciel, de terre. De brèves notations, coupées de silences, insistent sur notre solitude, notre questionnement. Des sous-titres qui sont comme des cris, ou des incantations: Un regard sombre – Dissolution – Corps à cœur et à cri – Immobilité – Refuge – Le mal de vivre – Coagulation – Pluie hivernale – Dissolution.

Une poésie où les silences comptent tout autant que les paroles. Une poésie à méditer longuement, lentement. Une poésie qui est à la fois question et nourriture.

 

                        Vois-tu      ce que je vois     des oiseaux    de passage

                        Dansant      leur  message      dans la        tourmente

                        d’un ciel              laiteux    leurs ailes         meurtries

                        dans l’étau                      des grises          représailles

                         d’humains     en mal   de victoires             à épingler

sur          des tableaux     de chasse      dérisoires         (…)

Joseph Bodson