Jean-Louis Pestiaux, D’anciennes rages et d’autres passagers, poèmes, Edilivre, 134 pp,14,50 €.

Des poèmes en vers libres, proches parfois de la prose, mais dont certains réservent de belles surprises. L’auteur devrait pouvoir, en en écartant certains, arriver à une unité plus grande, tenant compte du fait que ce qui peut se dire en prose n’est pas matière à poésie; ou bien c’est très difficile…

Mais le recueil, une fois encore, contient des poèmes qui sont de véritables trouvailles, des réussites intégrales, comme celui-ci:

                    Chiriet

Un cirque bleu et gris où se coupe la dune

A l’abri des rochers on n’entend que le vent

Déjà sont imprécis ceux qui boivent le thé

La vie est trop courte ou trop douce ou trop belle

Il n’y a que l’instant

Par là, le Tamgagak, le Gréboun, les Bagzanes

Demain, nous irons sur la route de Télouesse

Et nous dirons à ceux qui attendent accroupis

Qu’au Chiriet on a vu un addax triste et beau

Comme un jour sans question

Joseph Bodson