janineJanine Laruelle, Le défouloir, suivi de L’or du chef,  théâtre, éd. du Cerisier, 2013, 96 pp, 9,20 €.

En ces deux courtes pièces, Janine Laruelle fait le tour des problèmes de société qui se posent à nous aujourd’hui. Et cela, sous forme d’une allégorie d’ailleurs bien proche de la réalité. N’avait-on pas annoncé, il y a bien longtemps déjà, que certaines firmes, au Japon, mettaient à la disposition de leur personnel une pièce où les gens pouvaient, en toute liberté, crier, hurler, frapper les murs, bref, se défouler, se défaire, donner une issue à leur agressivité, plutôt que de s’en décharger, à petites doses envers leurs supérieurs ou leurs collègues?

Je ne vais pas déflorer toute l’histoire, les tenants et les aboutissants, mais ce scénario permet bien sûr à l’auteur d’envisager tous les problèmes personnels et professionnels qui se posent aux gens. L’attitude du patron, de sa secrétaire, sont aussi finement décrites, et proches d’une réalité quotidienne: combien de firmes n’offrent-elles pas des formations psychologiques, relationnelles, qui, excellentes en soi, ne débouchent sur rien de concret dans la pratique.? Les Service du personnel se sont mués en Ressources humaines, mais on pourrait assez souvent leur faire dire, comme au loup dans Chaperon rouge, C’est pour mieux t’exploiter, mon enfant.

Joseph Bodson