Frédéric Saenen, Stay behind, roman, Weyrich, Plumes du coq,176 pp, Une histoire qui vous prend aux tripes…Celle d’un vieillard qui se confesse, à l’article de la mort ou presque, à son filleul, qui a toujours eu pour lui une grande admiration. Cela nous vaut des tableaux très réalistes et très justes de l’hôpital, de la vieillesse, d’une vie déjetée dont le héros – si on peut ici parler de héros – s’est arrangé comme il a pu. Misogyne, raciste, violent à l’extrême, et nous aurons droit à une scène de hold-up traitée avec une maëstria époustouflante. Une écriture très moderne, qui fait parfois, par ses répétitions, et ses phrases sans fin, penser au nouveau roman. Une confusion entre le hold-up imaginé (one ne s’en rend compte que plus tard), et la vie réelle, où la responsabilité de l’enfant a en quelque sorte « gommé » ce hold-up. D’où peut-être les masques, à la fonction immédiate et plus lointaine. Cela se termine de manière inattendue. Une histoire glauque, des personnages interlopes? Non, chacun, y compris les personnages de Frédéric Saenen, essaie de se débrouiller avec les cartes qu’on lui a données. Et cela donne des vies déjetées, pleines d’ombre et de fureur. Cela pourrait être l’histoire de Simenon, de sa mère, de son frère. C’est l’occasion de le répéter encore une fois, cœur des,hommes.Si j’était Dieu, j’aurais pitié du cœur des hommes. Et le roman, le vrai, serait-ce cela, une longue pitié? Joseph Bodson
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