Jean-Louis Cornellie, Italie!, Bleu d’Encre éditions, 43, rue d’Anseremme,, 5500 Dinant. 50 pp, 5  €.

Je dois dire, sans trop de crainte de me tromper, que, de tout ce que j’ai lu jusqu’à présent de Jean-Louis Cornellie, c’est ce recueil qui m’a paru le plus convaincant. Celui qui traduit, dénonce, si l’on veut, le mieux, le véritable visage de l’auteur. Un visage fait à la fois d’un humour teinté de mélancolie, d’une certaine nostalgie, à laquelle la fuite du temps n’est pas étrangère. Un sens de la beauté très affiné, un sens de la nature marqué au coin d’une certaine noblesse de sentiments…Mais écoutons-le: quelques citations vaudront mieux que mes longs discours:

Et dans mes yeux, vieux

Comme l’automne: la

Douceur de ta main.  (p.7)

 

Je pose le regard sur le velours du bonheur   (p.14)

Et tandis que les souvenirs s’égrènent, avec le rappel de Georges Bouillon, et ce chapelet des régions d’Italie:

ROMA

Monte Mario et cette auberge de jeunesse envahie par les chats et chattes et la via Medaglia d’Oro qui serpentait indéfiniment.

Viale Aventino 121, où Simonetta la blonde romaine m’attendiat patiemment…L’Aventin, où je repassai vingt ans après, reconnaissant la porte d’entrée fermée à jamais…

et, p.44:

Couleur des jours qui lassent

Couleurs des heures qui passent

Septembre brise les aiguilles du temps

Octobre tisse les humeurs du vent.

Mais brisons là, je n’en finirais pas. Prends le livre et mange, comme disait, je crois, l’ange au vieux prophète.

Joseph Bodson