Marie-Monique Houart, Le Canon à quatre voix, Amalthée, 2015

Un livre surprenant, écrit à quatre mains : Dorothée Schmidt, l’arrière-grand-mère, Marie-Monique Houart, sa fille, Catherine Lacroix, sa petite-fille et Sarah Golin, la fille de Catherine… Et l’ensemble tient la route, même si les styles sont fort différents : on passe de l’histoire à la chronique de la vie quotidienne, du statut en langage facebook au journal intime… Le fil conducteur ? Une famille wépionnaise qui se raconte, en long et en large, depuis la guerre de 1914 jusque…2014. Un siècle de faits drôles ou dramatiques, légers ou graves, qui nous touchent parce qu’on s’y retrouve souvent, particulièrement quand on a l’âge d’un des quatre auteurs… Un autre fil rouge, c’est la permanence de l’évasion vers Saint-Guilhem-le-Désert, cet adorable village que l’on croise en remontant la route de Montpellier vers le Larzac. Un village découvert durant l’exode et qui va compter dans la vie mouvementée de la tribu. Pour le reste, une grande partie se déroule au Trieu Colin, le plus ancien quartier de Wépion, où vécurent quelques artistes de talent, Evenepoel, Albert Houart (l’époux de Dorothée, l’un des meilleurs sculpteurs wallons du siècle écoulé), Roland Maison, peintre et graveur, hyperdoué, trop tôt disparu… Le livre, passionnant et émouvant en même temps, s’achève par un vœu : Marie-Monique se verrait bien romancière… Avec sa plume acide et drôle, elle y arriverait sans peine… Mais il suffit qu’elle se dise qu’elle y est habilement parvenue en chantant ce beau canon à quatre voix bien de chez nous… La couverture du livre s’orne d’une reproduction d’une peinture du peintre namurois, Albert Dandoy (1885-1977), une grande figure de l’art belge que l’on aurait tort d’oublier…

                                               Michel Ducobu