Albert Guigui, Le judaïsme. Toute une vie, Racine, 2015, 306 pages.

Notre culture européenne a des racines juives. La connaissance des origines de notre culture doit fonder le dialogue interculturel. Dans ce contexte, que dire du judaïsme, sinon qu’il est si proche et, en même temps, si méconnu ? Le magnifique livre du Grand Rabbin de Bruxelles, Albert Guigui vient combler cette lacune : l’érudition y va de pair avec un langage clair, à la portée de tout homme désireux d’en savoir plus sur le judaïsme, foi, forme de culte, code d’observance et système de valeurs morales, « somme des expériences du peule juif à travers les âges ».  « Le judaïsme Toute une vie » : ce livre porte très à propos son titre, tant il est vrai qu’il imprègne toutes les étapes de la vie, chaque jour, chaque heure de celle-ci.

La  première partie est  consacrée au judaïsme : sources, croyances, table juive.  Les concepts de Torah, Talmud y sont expliqués de manière claire et plaisante, de même que l’esprit des pratiques religieuses et les livres de base du judaïsme. Les six parties suivantes balaient toute l’existence de l’homme, de la naissance à la mort et au monde à venir. A travers différentes pratiques, on s’aperçoit qu’ « être juif, c’est être un lien entre le passé et le présent » : ainsi en va-t-il du port du Tallith (châle de prière) muni de Tsitsith (franges). On découvre que ces livres dont A. Guigui nous a parlé dans la première partie vivent dans le quotidien : s’agissant de la mezouza (petit rouleau de parchemin fixé dans un étui sur le montant droit de la porte d’entrée de la maison et des pièces d’habitation), on cite la Halacha et le Talmud de Jérusalem.

Mais, le judaïsme est  aussi interpellé par des questions bien de notre temps : on lira avec le plus grand intérêt ce qui est dit sur « la femme, avenir de l’homme », le rôle de la femme, le divorce, la sexualité, la mort, l’avortement, l’euthanasie.  Qu’on ne s’imagine pas trouver ici des réponses dogmatiques, sèches ; c’est que la préoccupation de l’humain est chaque fois présente.

Il y aurait bien plus à dire sur ce livre. Mais, la nature de cet exposé nous oblige à le clore. Qu’il nous suffise de dire, en guise de conclusion : un livre que se doit de lire tout honnête homme.

Michel Westrade