Alfred Herman, En attendant mon seuil, poèmes, éditions du Cèdre. Grand prix du Monde francophone, Grand concours littéraire 2012, Académie poétique de Provence.21, bd de la Forêt, CH-1009 Pully.

On y retrouvera les thèmes et le ton de ce poète belge, né à Tirlemont, et parti s’exiler en Suisse après un passage à Liège: la déploration d’une Flandre francophone qui a disparu, l’exaltation de la Wallonie et de la francophonie, la déploration aussi du grand âge et des infirmités qui lui sont liées, et de tous les êtres chers qui ont disparu. Alfred Herman trouve pour ce faire des accents pathétiques et émouvants.

Mais il est permis d’y préférer les accents pleines de fantaisie d’une muse qui occupe les tracas, les ennuis petits et grands, dans un monde et un mode plus détendu, ainsi p.48, Une fleur…:

Une fleur blanche de Saint Jean

Découvrant l’âme universelle,

Grimpe vers l’Aigle d’orient,

En ses demeures éternelles.

 

Sous un vieux chêne près du puits,

Jaillit le jet d’une fontaine

Et d’étranges fleurs dans la nuit

Guettent le Verseau dans la plaine.

Il y a là comme un parfum d’inconnu qui nous emmène dans un autre monde, et dans ce qui est, pour moi, la poésie véritable.

Joseph Bodson