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Amandine Fairon et Olivier Bauche, Prestidigi’ saveurs, roman, Memory, 2013, 80 pp, 12 €.

Dans son pays de l’Est, l’idéaliste Vika n’a pas vraiment connu le bonheur. Après l’emprisonnement, la jeune journaliste a fui la milice et son passé. Elle a trouvé un travail au centre d’accueil de réfugiés de Marche-en-Famenne.

Un soir, Thomas, jeune ingénieur sous le charme, l’emmène suivre un cours de cuisine à « La Gloriette », grand restaurant local. C’est là qu’elle découvre la vraie gastronomie, celle qui éveille, excite tous les sens. Celle qui suggère la puissance dans la douceur et chante le côté sauvage et farouche de la biche. Qui raconte le sexe des fromages, qui sculpte les desserts où chaque bouchée est un baiser donné.

Entre les visites au restaurant, toujours avec Thomas à qui elle n’ose se livrer, elle écrit à sa grand-mère, sababouletchka. Elle évoque les moments difficiles qu’elle a vécus et, entre les recettes culinaires, livre aussi ses impressions sur la Belgique et le monde dit libre. Lentement, elle se découvre, comprend, se libère, tombe le masque et ose se mettre à table.

En se réconciliant avec ses casseroles, Vika deviendra-t-elle bonne à marier ?

Servis sur une même nappe, les deux menus finiront-ils par s’embrasser ?

Quand une auteure et un chef se cuisinent une histoire dans un grand restaurant wallon, chaque saveur se lie à une image, une sensation, un souvenir. Et si les a priori devant un légume, une couleur renvoient à la hantise de passés douloureux, heureusement qu’un bon vin peut assouplir les nœuds !

Donc, sur l’assiette, un roman culinaire, une surprise littéraire à consommer avec délectation.

Offertes en sus, les fiches des recettes permettront d’en manger plusieurs fois.

Philippe Bailly