Anne Baudour, « El Duende ou l’impossible à dire », Editions Marcel Broquet, 2016, Québec. info@marcel broquet.com
Pour Anne Baudour, les romans sont les plus beaux moyens de rêver, d’après ses dires. Elle a choisi comme titre de son premier roman, El Duende ou l’impossible à direLe duende est un concept auquel Garcia Lorca, le grand poète andalou, a consacré un livre. Le duende est lié à l’Eros, source d’inspiration dans la philosophie de Platon. L’auteure considère la poésie comme un duende, et aussi comme un acte de résistance dans ce monde cruel – comme elle me l’a écrit suite à un échange de roman/recueil de poésie. Le philosophe Léopold Flam aimait bien décrire la poésie comme « ce qui n’était pas encore dit » et qui se communique comme « un ne pas pouvoir dire ».
Eros, Thanatos. Le rêve se mue rapidement en cauchemar. La Mort est omniprésente. L’amour engendre souffrance.
Dans cette attachante histoire, l’auteure rend avec un art subtil l' »âme » espagnole présente dans des amours passionnés, dans le culte de la Vierge noire, ….
Baudour nous mire un monde qui sombre dans le « gouffre » psychanalytique. Son pinceau poétique peint les affres de la jalousie, de la vengeance, des mystifications androgynes, de l’envoûtement … .
En partant de la corrida, on s’oriente finalement vers un monde en quête de paix et de conciliation.
Le Taureau reflète une icône de puissance et de force. C’est un animal de sacrifice par excellence que le torero, in casu le célèbre Jose Ribera, domptera jusqu’à un certain moment pour finalement être sacrifié lui-même (une fois pendant la corrida, puis dans un accident de voiture).
La Vierge noire, la Käli, détient des pouvoirs inestimés pour les Gitans. « L’étoile inaccessible » sur l’épaule de Rosa Exposito et d’Amaranta Ribera nous révèle des pouvoirs cachés.
La guerre semble absente, mais s’incarne dans le combat des clans, des tribus.
A la fin du livre, on trouve une petite bibliographie relative au duende et à la corrida. C’est très instructif.
La romancière nous donne accès au Rêve via une approche poétique de quelques mythes espagnols.
Et l’histoire se termine bien. La paix et la conciliation règnent, l’amour vainc la haine. Il y a un message d’espoir et d’amour …
L’édition de Marcel Broquet est soignée et la couverture du livre parlante.
                                                                                                Eliza Muylaert,
dite Liza Leyla
 Note d’Eliza:
Anne Baudour est née en Belgique et vit à Comines. Elle a un cheminement particulier. Titulaire d’une maîtrise en droit des affaires, elle devient de juriste d’entreprise cavalière professionnelle. C’est sa passion pour les chevaux andalous qui l’emmène en Espagne. De là son premier roman.

Anne m’a donné son roman, en me demandant de lui envoyer mon nouveau livre (roman : « Crépuscule des déesses »), parce que je connais bien Almeria et que j’aime bien l’Andalousie.  En attendant la sortie de mon roman, je lui ai envoyé un de mes recueils de poésie, « Rosée solaire ». (voir commentaire ci-joint). Anne admire Armel Job avec qui elle entretient une correspondance.

J’attache de l’importance à cet échange, comme il se situe dans le mail-art, art de communication par excellence qui se préoccupe du maintien de la paix.