Armand Henrion, Bellegarde, Les promesses, Memory Press., Bertrix, villette perdue en Ardenne : dans une ferme se déroule un accident banal. Une filette reçoit un méchant coup de sabot de la jument. Mal remise en place, la jambe fera d’Adèle une boiteuse de la vie. Or, à vingt ans, elle n’en veut plus de sa vie plate, elle veut écarter les barreaux de sa cage. Bertrix est trop petit, sa famille l’étouffe et celui qu’elle aime travaille maintenant au Canada… Anvers, 21 juin 1906.Un paquebot de la « Canadian Pacific » quitte le port avec à son bord, Adèle. Elle a quitté clandestinement sa famille. Elle a économisé, tout paré, tout préparé : en route pour une bourgade nommée Redvers ! Les yeux de son amant sont comme des phares, son voyage est une épreuve terrible, elle a accepté un emploi de couturière dans un pensionnat pour jeunes files… Sa nouvelle vie tiendra-t-elle ses promesses ? Cette terre lointaine peut-elle rendre heureuse une Adèle qui a toujours ressenti une sorte d’immobilité forcée, à l’image d’une jambe qui est le symbole d’un passé révolu ? Le roman d’Armand Henrion emmène son lecteur dès la première page sans cesser de vouloir le surprendre, l’interroger, le bousculer. Les premières années d’un siècle fou se déroulent à travers le regard d’une jeune file volontaire et moderne. L’écriture d’Armand Henrion colle au plus près de son personnage, cherche l’essentiel, privilégie la netteté de l’action, force le respect du bel ouvrage. Les promesses est un roman bâti pour un vaste public, friand de fortes histoires. Il devrait permettre, grâce au talent de conteur de son auteur, de le faire entrer dans la cour des grands. Un Bernard Clavel n’est pas loin… Note de lecture de Guy Delhasse