001Eric Dejaeger, Un privé à bas bilan, Cactus inébranlable éditions, 220 pp.

Dans la meilleure tradition de la Série noire, et dans le sillage de Callaghan et autres privés célèbres, Eric Dejaeger nous présente ici un polar pur jus, sauce piquante, chili con carne. Et avec cela, comme chez San Antonio, une grande maîtrise du lexique et de la syntaxe. Il néologise et calemboure avec une jubilation intense, et ses phrases se cavalent les unes derrière les autres à un rythme accéléré. Digne descendant de Rabelais, autant pour la crudité, la variété que l’inventivité Mais ses paroles, à Eric, elles ont pas dû être gelées. Autant essayer de faire de l’iceberg confit au-dessus du Vésuve en ébullition. Un clin d’œil, peut-être, en passant, à Alberto Moravie, son Lui et moi, un Lui parfois bien embarrassant, qui ne sait pas où se mettre, et manque décidément de tenue. J’insidieuse un chouia…Je furtive d’un massif à l’autre. Du verlan, du ringard en veux-tu en voilà. Pas de risque de s’ennuyer avec lui…Moi, je vous dis ça, je ne vous dis rien, je ne vais quand même pas vous raconter l’histoire.

Ames sensibles s’abstenir.

Joseph Bodson