Françoise Duesberg, Bleu glycine, roman, Academia

Un roman très romanesque, qui commence un peu comme le Grand Meaulnes, pour notre bonheur. Un nouveau dans la classe, dans la grisaille des jours, quelle aubaine! Et si en plus il a l’air d’un beau ténébreux, n’est pas très causant, et s’appelle Lou Steiner, Juliette et Liouba, sans l’avouer, vont bientôt se trouver en position de rivales.

Mais bientôt, l’action va rebondir, comme au beau temps des romans du dix-huitième, où on allait de hasard en retrouvailles: le nouvel amoureux de leur mère a un fils, et ils viendront les rejoindre en vacances, et ce fils, c’est…devinez qui…? Voilà, vous avez gagné! Mais tout cela se fait sans grande emphase, au milieu des plus beaux paysages, et mieux encore, en musique, sur un air de flûte enchantée…J’ai l’air de me gausser, mais, croyez-le bien, j’ai été moi-même pris sous le charme, le charme un peu camaïeu de cette jolie intrigue…Que voulez-vous? Les vieux, ça ne devrait pas devenir vieux, sans en avoir l’air, ils ne font que rêver d’amourettes et d’alouettes qui, d’un coup d’aile magique, les ramènent aux rivages enchantés de leur jeunesse. Pourtant, le monde a tellement changé depuis…tellement changé qu’il reste toujours le même, avec d’autres habits d’Arlequin sous la lune. Bien sûr, je ne vais pas tout vous raconter..mais ce roman, mince en apparence seulement, est tellement bien écrit, tellement naturel, que l’on s’y croirait vraiment, et que l’on se rêve dans la peau d’un héros de roman. Françoise Duesberg serait-elle magicienne? Elle est en tout cas enchanteuse, ou enchanteresse, et nous ne en plaindrons sûrement pas.

Joseph Bodson