Françoise Lison-Leroy, La clé de douze, nouvelle, éditions Audace, 28 pp,

 Une longue nouvelle ou un court roman, comme vous préférez…Une histoire d’enfance, en tout cas, comme Françoise Lison-Leroy sait les écrire, et on l’on retrouve sa marque, jusque dans le titre même: le goût, le plaisir de l’outil, qui est aussi le goût du concret, de la vie simple, de la transmission entre les générations, de la transformation de la matière, et l’on a envie de chanter en parodiant Brassens: Mon Dieu, quel bonheur, d’avoir un papa bricoleur…

Une histoire toute simple, du temps de la guerre: un gamin est fasciné par la carcasse d’un avion américain abattu, et il entreprend de récupérer l’une ou l’autre pièce, pour l’offrir à son père quand il reviendra de captivité. Bien sûr, selon la formule consacrée, je ne vais pas tout vous raconter…Il n’y a d’ailleurs pas tellement à raconter, ce n’est pas cela qui importe, l’essentiel est dans la manière, le tour de main, et Françoise a ce don rare d’évoquer l’enfance, de la faire revivre, et parler d’enfance de façon réellement enfantine. C’est un don rare, ne boudons pas notre plaisir…

Joseph Bodson