FRANCOPHONIES D’EUROPE, DU MAGHREB ET DU MACHREK , sous la direction de Marc QUAGHEBEUR ,Littératures & Libertés, actes du colloque organisé à Bruxelles par les Archives & Musée de la littérature et l’association Italiques (novembre 2011), P.I.E. Peter Lang.

C’est une francophonie décloisonnée qu’on nous propose ici, hors Paris – sous son acception paradigmatique- , riche de ses transversalités dans les pays de l’espace méditerranéen, Maghreb et Machrek. C’est qu’il s’agit, comme l’écrit Marc QUAGHEBEUR dans son avant-propos, d’ « interroger les singularités, les possibilités, les chemins des littératures francophones, comme espace potentiel d’invention des libertés…. ».

Les réflexions et études trouvent à se développer sur des plans bien différents, ainsi des lignes de fracture politique, des diverses situations sociopolitiques (la Syrie, la Tunisie, le Maroc, l’Algérie), de la création littéraire : de Rafik BEN SALAH, d’origine tunisienne, ou l’usage du français conçu comme une libération, à Amin ZAOUI, d’Algérie, et ses trois langues vécues comme autant de tragédies , en passant, entre autres, par Malika MADI, Algérienne, Berbère et écrivaine belge, revendiquant non pas « son » mais « ses »identités.

Autres plans abordés par les intervenants :  l’espace pluriel de la langue et les enjeux du pourtour méditerranéen. Le lecteur se délectera à la lecture des « espaces plurilingues » d’Abdelouahad, de sa présentation des procédés utilisés pour faire ressortir la dimension bilingue de l’écriture. Il sera de même vivement intéressé par l’exposé de Marc QUAGHEBEUR , « Pour un enseignement pluriel et foncier des littérature francophones », plaidoyer pour la remise en cause d’un certain modèle (le développement purement franco-français du champ littéraire) et l’invention d’un espace pluriel de notre langue. On terminera par trois lectures, peu ordinaires, de Médée de Michèle GENDREAU-MASSALOUX et la contribution décapante de Samia KASSAB-CHARFI.

Précisons que ce colloque, organisé dans le cadre du quarantième anniversaire du Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles (novembre 2011) s’est clôturé par la remise du XII° prix Italiques à Philippe HERREWEGHE.

Rendre compte d’un livre collectif est une œuvre difficile. Ainsi, beaucoup d’auteurs n’ont pas été cités. Ils ne nous en tiendront pas rigueur. La diversité et la richesse des thèmes développés n’ont pas non plus facilité la tâche.

S’il fallait prendre conscience de l’ enjeu primordial « francophonies-libertés », porteur de la petite flamme espérance, c’est maintenant chose faite. Que tous les intervenants soient ici remerciés.

                                                                                                                                                             Michel WESTRADE

                                                                                                                                                             24 avril 2014