Frédéric Sojcher, Le fantôme de Truffaut. Une initiation au cinéma, Bruxelles, Impressions nouvelles, 144 p.

Livre singulier que celui-ci. Frédéric Sojcher y a accumulé des anecdotes, des réflexions, des observations sur ce qu’il a vécu en tant que cinéphile passionné, passé de spectateur à figurant puis à réalisateur et prof d’université en 7e art. C’est un peu fourre-tout. À la fois journal intime, étude sociologique par la bande du milieu cinématographique, glanures de mémoire, galerie de portraits, interrogation à propos du fonctionnement de la production de films.

Aucune recherche stylistique. Les fragments se succèdent, parfois reliés par un thème. Souvent pêle-mêle, souvent sans souci de chronologie. Les sentiments se suivent, se ressemblent ou pas, selon les périodes : enthousiasme, dépit, déception, obstination, audace, découragement, espoir… Sojcher ne cache pas ses erreurs ; il ne dissimule pas non plus celles des autres, ni la versatilité du milieu.

Une de ses devises pourrait être : « D’abord, s’inspirer des films pour vivre sa vie. Puis, inventer ses propres scénarios ». Et il nous entraîne à la recherche de vedettes pour tourner dans ses films, de producteurs pour les financer, de temps pour les réaliser ou pour résoudre les conflits incessants sur les plateaux de tournage. Il n’est pas là pour donner des leçons. Il affirme que « Ce que l’on peut transmettre, ce sont les questions ».

Michel Voiturier