notre saint valentinnoctambuleGaëtan Faucer, Notre Saint Valentin, théâtre, éd. Brumerge, 40 pp,9  €.

 

 

Comme sur la couverture, cela pétille d’humour, léger, léger, sans trop appuyer…Une jeune femme pétrie d’admiration pour son chéri, dont elle admire toutes les sottises (sa machine à café, au bureau, est la seule qui fonctionne, si bien que les secrétaires doivent se servir chez lui…), et d’une naïveté à toute épreuve, prête à croire tous les mensonges, à admettre toutes les excuses. Ajoutez à ce cocktail quelques secrétaires légèrement exotiques, et d’une beauté époustouflante…

Bien sûr, ce qu’elle admire en lui, c’est précisément tout ce qui révulse ses collaborateurs.

Bien sûr, il y a les massages avec une huile spéciale lorsqu’il rentre, épuisé, du bureau. Il arrive même qu’il s’endorme, épuisé, avant la fin du massage,

Mais, pour cette Saint Valentin, ce sera bien différent…Lasse de l’attendre, elle entamera sans lui le guigonlet, entamera un bien beau dialogue avec la photo de Marilyn qui orne leur salon, et elle finira par ouvrir les yeux…On le voit, une comédie grinçante, douce-amère, où l’intérêt ne faiblit pas.

Joseph Bodson

Gaëtan Faucer, Le noctambule, suivi de Bandeau noir, théâtre, Edilivre,34 pp, 9€

Une méditation dans un cimetière, un peu comme dans Hamlet. Le narrateur y a sa place entre Sophie et Evariste, et, paradoxalement, c’est quand il n’est pas au cimetière qu’il est triste. Ce goût pour les tombes fait un peu songer aux petits romantiques français, Xavier Forneret ou Aloysius Bertrand. Un climat de douce mélancolie, qui vire parfois à la frénésie. Ici, il n’y a que la douceur,en ce beau passage final

Le bandeau noir est dans le même registre. L’amour de l’ombre voisine avec la haine du sommeil, le personnage parlera d’une source qui se purifie en lui. Et puis, brusquement, à la page 23, il s’en prend à l’euro, avant de se dévoiler: c’est un acteur. Et cela finira cette fois au grand soleil, il va ouvrir un salon de massage, il massera avec son bandeau noir, en écoutant Glenn Gould qui interpréte Jean-Sébastien Bach.

Joseph Bodson