Georges Dumoutiers, Le sable du temps. poèmes, éd. Thierry Sajat, 5, place des Fêtes, 75019 Paris. Couverture de Maryse Dumoutiers, 46 pp, 10 €
Des poèmes écrits dans une langue très simple, qui vous parlent de la vie de tous les jours, avec des procédés eux aussi très simples, comme la répétition d’une ou plusieurs strophes.
Un thème court comme un fil rouge au long de ces poèmes; la fuite du temps. Elle entraîne bien sûr certains regrets, ceux du temps où la vie était plus ouverte, permettait davantage de se réaliser; du temps où la nature était encore intacte – ou à peu près, où il n’était pas nécessaire de semobiliser constamment pour sa défense. Le regret aussi des choses qui n’ont pas eu lieu, comme à la page 6: Demain/Il va faire beau/Dans notre vie/Il va y avoir la Paix/Sur la Terre.
D’où, bien sûr, il ne faut pas gaspiller son temps: Perdre des secondes/Toujours précieuses/A ne pas s’instruire/A ne pas se construire/C’est perdre beaucoup/De sa précieuse présence/Sur Terre. Et c’est de là que notre vie particulière, et la vie de la Terre, peuvent se trouver avalisées, et réunies en un tout cohérent (p.8): L’avenir mûrit/Plus à l’ombre/Du passé/Qu’en plein soleil/Du présent. Il nous le dit d’ailleurs, p.11:
Le passé est le passé.
Et cela peut déboucher sur une rêverie naïve sur l’au-delà, p.13: Si ça se trouve/On se retrouve peut-être/Dans un monde du passé/Mais en d’autres lieux/Et on revit alors/Les vies/Que l’on a rêvées.Car il suffit parfois d’un peut-être pour réenchanter le monde.
Comme on le voit, des strophes qui marquent par leur simplicité, précisément, leur caractère ouvert, leur optimisme malgré tout. Prenons-en de la graine.
Joseph Bodson