Isabelle Fable, Noire ou bleue?, éd. Audace, 80 pp., 10 €

noire

Noire ou bleue, la vie? En fermant le livre, on aurait tendance à dire: noire. Et pourtant, il y a des moments, même dans la vie des déshérités…Tenez, dans la première de ces nouvelles, cette jeune fille à qui l’on assigne un reste de vie de trois mois, et qui soudain découvre l’amour, de façon on ne peut plus inattendue, dans les bras d’un vagabond. Et puis, la dernière nouvelle, qui se termine par une sorte d’apothéose: Voilà. Vic est morte. Je m’appelle Victoire et je veux bien prendre un verre avec toi! Mais juste un verre. Après…je verrai.

Ces deux derniers mots, Je verrai, renferment toute une philosophie: je verrai, c’est-à-dire je verrai, je réfléchirai, même si tout semble contre moi. Car il est des périodes où, sans trop croire aux destinées fatales, tout semble se mettre contre nous, et les nuages noirs s’accumulent. Mais c’est ce jour-là, précisément, le soir de ce jour-là, que nous est donné brusquement, sous la forêt d’automne, le rire-cristal d’un enfant-jadis.

Isabelle Fable me paraît un fort bon témoin de cette philosophie, et son livre, un de ces livres dont nous avons besoin, pour continuer de vivre. Tout cela dans un style simple, sans prétention, mais juste et sans boursouflures. Cela non plus, ce n’est pas si facile.

Ces nouvelles ont été primées à l’occasion de différents concours.

Joseph Bodson