Guy Beyns, Sinueuses traces, Les Chants de Jane.

 

A la page 3, un beau texte, à l’impératif: lève tes mots/poète/sous l’eau/et dans le vent. La poésie est un devoir. Et aussitôt, p.4, vient l’aveu de cette impuissance, de l’insaisissable, de l’inou.: je ne sais pas l’instant/où l’oiseau devient chant/où l’homme se dénude/et redevient chant. Le retour nécessaire à l’enfance, Le repli de la mémoire. p.5: le poème est quelque chose de malléable, et p.7 encore: sillonnant mes errances/je reste cet enfant/attentif au silence/qui fait frémir les blés. Guy Beyns, poète de la discrétion, du silence, dans lequel le langage se transforme en or fin. Et c'(est pas cette marge du silence que la vie prend tout son sens. Il nous dira ainsi, p.19: à l’aube de la mort/les créances du corps/offrent à l’âme éperdue/ sa chance de beauté. Le sens même du monde, où rien ne se perd, et rien ne se crée.

Joseph Bodson