wauthierJean-Luc Wauthier, Les tablettes d’Oxford, roman, éd. M.E.O., 135 pp., 15 €

Jean-Luc Wauthier, dont tout le monde connaît les talents de poète, aborde ici un genre assez difficile, et dont je ne le savais pas familier: le roman historique. Avec pour personnage l’un de ceux-là dont tout le monde connaît le nom, sans trop savoir ce qu’ils ont fait, à quoi ou à qui ils ressemblaient. Romulus Augustule,le dernier empereur de Rome, pas moins. Un nom à stigmates: le premier des rois, et le premier des empereurs, mais avec un diminutif. Une sorte de Néron, de tyran de la décadence, perdu au milieu des chefs barbares? Il est vrai que son père a été secrétaire d’Attila, et qu’il aura maille à partir avec Théodoric…Mais Jean-Luc Wauthier nous campe surtout ici le portrait d’un jeune homme lettré, amoureux, grand lecteur des poètes, désorienté, perdu au milieu des intrigues politiques. Il le fait avec beaucoup de compréhension, on pourrait même dire d’empathie, et cela dans un style fluide, délicat,,limpide..Le roman d’un empereur-pète, écrit par un poète.

Il est là notamment quelques descriptions de nature qui dénotent un grand talent, de même que les scènes d’amour. On est bien loin de Néron et de Caligula.

Et les tablettes d’Oxford, me direz-vous? Seraient-elles comme la cantatrice chauve, débarquant, comme les carabiniers, à la dernière ligne de la dernière page? Je vous laisse le plaisir de les découvrir vous-même. Vous ne voulez pas que je vous raconte tout, tout de même?

Joseph Bodson