Jean Van Win, Le sang des Francs-Maçons, de Valmy à Waterloo, Racine, 2014, 193 pages.

A l’occasion de la commémoration de la bataille de Waterloo, furent publiés nombre de livres abordant l’évènement sous les angles les plus divers. Mais, aucun ne mettait en scène les francs-maçons, d’où l’intérêt du présent ouvrage, articulé en trois parties.

La première nous met au contact de la réalité des guerres napoléoniennes. Jean VAN WIN a le mérite d’épingler « le culte si déraisonnable » dont Napoléon a fait l’objet et de l’illustrer de main de maître. Qu’on nous permette, au passage, de saluer la mémoire d’Henri GUILLEMIN, autre grand détracteur de l’ogre. On ne sort pas indemne de cette lecture : la barbarie a ici trouvé son paroxysme. L’horreur fut partout présente, et dans tous les camps – il faut le dire – de l’Espagne à la Russie, jusqu’à Waterloo. Et « le tréfonds du sordide » fut peut-être atteint sur les fameux pontons, qu’ils soient espagnols ou anglais. Et les maçons dans tout ça ? Elle est la petite lumière qui brille au fond de l’horreur, par le biais des loges maçonniques militaires. C’est qu’elle « avait encore le pouvoir de se situer par-delà l’appartenance à une nation ou à une croyance ». L’auteur concrétise cette donnée en nous entretenant du « Signe de  Détresse », « auquel tout maçon, quelles que soient sa situation et sa nationalité, doit répondre en volant au secours de celui qui l’a fait, serait-ce au milieu d’un combat ». Des illustrations nous sont données, notamment celles concernant  notre territoire, entre le 15 et le 19 juin 1815. Notons que ce Signe termina sa carrière en juin 1899, à la tribune de l’Assemblée Nationale française…

La seconde partie concerne la fin de l’Empire à Waterloo : du complot maçonnique de Valmy, imposture dont Jean Van Win démontre le mécanisme , aux préliminaires de la bataille, occasion  de nous exposer d’intéressantes considérations sur les francs-maçons belges  et les militaires francs-maçons en 1815. L’ exposé sur les combats des Quatre-Bras, de Ligny, de Monts-Saint-Jean prélude au chapitre consacré à l’ « après Empire », occasion de revisiter la randonnée de Zieten et surtout de nous entretenir d’ «  un Frère de la loge les Amis Philanthropes de Bruxelles, tué à Waterloo », extraordinaire témoignage que nous laissons au lecteur le plaisir de découvrir.

Enfin, la troisième partie nous fait découvrir « quelques acteurs francs-maçons de la campagne de Belgique », de Blücher à Grouchy,Ney, von Gneisenau, en passant par Jerôme Bonaparte, Guillaume, Prince des Pays-Bas, etc….

Un livre étonnant, une intéressante relecture d’une histoire qui s’est passée chez nous.

 

                                                                                              Michel WESTRADE

                                                                                              12 novembre 2015