ici londresJeanne-Marie et Léon Fourmanoit, Ici Londres, chez l’auteur, Léon Fourmanoit, 28, rue des Préelles, 7330 Saint-Ghislain. léon.fourmanoit@skynet.be

La visée essentielle de ce livre: la mise à l’honneur de Paul Logier, le père de Jeanne-Marie, héros de la Résistance, établi à Mons comme marchand de primeurs. Après les bombardements de la ville, les parents Logier mirent leur fille à l’abri au château Sainte Aldegonde, chemin Saint Pierre, à Saint-Symphorien. Ils étaient tous deux impliqués dans la Résistance, et furent arrêtés suite à une dénonciation en 1944. Si son épouse fut relâchée assez rapidement, Paul Logier, après avoir été torturé, fut transféré à Bourg-Léopold, échappa de peu au massacre par des SS avant de pouvoir enfin retrouver sa famille. Cependant, il fallut bien des années encore, et des efforts multiples de sa fille, pour que le statut de résistant lui soit finalement accordé: son nom ne figurait nulle part. C’est grâce à l’aide du C.E.G.E.S, et de documents tardivement reçus de Londres que son action au sein du groupe Marc trouva sa place dans l’histoire de la Résistance à Mons et dans le Borinage. Son épouse et lui furent reconnus comme résistants et décorés. Ils sont enterrés dans la pelouse d’honneur de Mons.Alors que l’on voyait de partout surgir des résistants de la dernière heure, parmi lesquels se cachaient d’ailleurs d’anciens collaborateurs.

Jeanne-Marie et Léon Fourmanoit ont eu la bonne idée d’encadrer ce récit de nombreuses monographies de ces héros sortis de l’ombre et qui, à des titres multiples – sauvetage d’aviateurs anglais abattus, renseignements militaires, sabotages, propagande surtout (et Jeanne-Marie, toute jeune encore, contribuait à la diffusion de la presse clandestine). Des héros bien souvent modestes, à qui nous devons, tout simplement, notre liberté. Beaucoup d’entre eux venaient du milieu ouvrier, anciens membres des Jeunes Gardes socialistes, mais il y avait aussi des gendarmes, des militaires…

Certains épisodes, poursuites par les Allemands, dissimulation de documents compromettants, apportent à ce livre une tension presque constante, et l’atmosphère de ces années sombres, avec les restrictions de toute sorte, la misère, la peur de l’occupant, est fort bien rendue par des témoignages très vivants: c’est ainsi une véritable fresque qui se dégage sous nos yeux. D’autre part, une iconographie très bien choisie et fort fournie ajoute encore à son intérêt.

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Joseph Bodson