Louis Escouflaire – D’un simple regard – éditions Memory – 82 pages – 13 €

 

Quelques nouvelles de la plume d’un auteur débutant (dix-huit ans) dans des registres hésitant entre réel, imaginé, mythologique, fantastique et parfois macabre, sans réel fil conducteur. Le recueil témoigne d’une imagination vive et d’un grand désir de coucher sur papier le produit de cette imagination, dans une langue agréable et correcte, ce qui n’est pas négligeable pour un auteur de cette génération. Le bonheur d’écrire est évident. Les idées sont plutôt originales mais les anecdotes pêchent parfois par l’invraisemblance. L’attaque d’une banque pleine de clients (donc en  journée), qui se termine un quart d’heure plus tard dans « une nuit sombre et pluvieuse »… Ou le guetteur des braqueurs, dans une voiture camouflée en taxi, qui s’est garé si loin qu’il ne peut distinguer si la personne qui jaillit en courant de la banque est un de ses « associés », un policier, un homme ou une femme, et qui ne s’aperçoit pas que cette femme, qui accourt vers lui et s’engouffre en soufflant dans son taxi, est enceinte jusqu’aux yeux et sur le point d’accoucher. Ce « détail primordial » lui « avait échappé »…

Cette distance par rapport à la réalité la plus élémentaire est peut-être signe d’une trop grande intellectualité dans la conception et la rédaction, au détriment du vécu, du vu et du ressenti de l’histoire mise en scène. Louis Escouflaire est un auteur qui se cherche encore mais son talent est prometteur et on entendra sans doute parler de lui.

Isabelle Fable