Les éditions du peuple, rue Bourboux, 27, 5670 Viroinval
Mieux qu’un roman, c’est un récit tiré des mémoires d’Ivan Ivanov que Maurice Vandeweyer nous livre ici, en paraphrasant le titre d’un roman de Virgil Gheorghiu. L’intrigue en est, en effet, à peu près semblable: le jeune Ivan Ivanov, étudiant en médecine vétérinaire en Bulgarie à la fin de la guerre, refuse de s’inscrire au parti communiste qui va peu à peu éliminer ou réduire au silence tous ses adversaires. Son attitude ferme, ses prises de position audacieuses, vont lui valoir bien des ennuis: et c’est le cycle des emprisonnements, des tortures, des libérations, des évasions. Il parvient à passer en Yougoslavie, puis en Autriche, et enfin échoue en Belgique, où il pourra enfin exercer sa profession librement, mais non à part entière, car il n’est pas naturalisé. Il trouve un emploi à la coopérative de l’abbaye de Scourmont à Chimay, et sera enfin vétérinaire au village de Bourlers. Un long parcours, un long combat, qui trouvera un aboutissement, une sorte de reconnaissance dans la visite qu’il fera à la Bulgarie enfin libérée du joug russe.
Le livre est passionnant de bout en bout: Maurice Vandeweyer a le sens de l’intrigue, il sait varier son style, créer le suspense, et surtout intéresser le lecteur à son héros jusqu’à nous faire partager ses attentes, ses espérances, ses désillusions, et l’on reste plein d’admiration devant le courage et l’endurance de son héros. Une belle leçon de vie.
Joseph Bodson