Michel Stavaux, L’air et le bondEditions d’Hez   « L’air et le bond » est le huitième recueil de poésie publié par Michel Stavaux. « Au sommet de la colline/la volonté du feu/ d’enflammer le vent./Tel est mon nom. » sont les premiers vers de ce dernier recueil ; et si c’était bien plus que cela… ? Car « Le passé est un secret inavouable ». Ou l’univers et l’être, l’espace et le mouvement : « Toi, comme une couleur au vent/ou une flamme sur le sable ». Le dévoilement d’un être, quel qu’il soit, se fait ici avec pudeur, ironie, détachement ; la partie de ce recueil intitulée « rien de personnel » annonce bien une certaine universalité. Dans « L’œuvre et l’outil », les réflexions se veulent plus perspicaces, la fuite, l’errance, la recherche, le mal, etc. C’est un recueil dense, presque sans en avoir l’air et ce, déjà par le titre. Une poésie à la hauteur de l’air et du bond… ! Rien n’a été laissé au hasard du mot sous la plume, tout s’enchaîne, se déduit, se complète par des images trouvées tantôt près de nous tantôt à une certaine hauteur. Une belle poésie. Quelques coupures de vers (mais surtout de mots) viennent briser l’élan de lecture un instant mais cet effet impose parfois plus qu’une ponctuation car non seulement il permet l’arrêt où l’auteur l’a voulu mais aussi il peut forcer à retourner vers ce qui fut dit :

« l’épuise sa

lutte a

vec l’ange de

l’exigence mais –

 

objet de l’o

bscur- tu

protèges sous tes

paires d’ailes l’

aurore ô

ange »

 

Toujours difficile est le choix d’un extrait plutôt que d’un autre tant chaque poème est riche, différent, complémentaire. « Les cris sont repliés dans la terre des mots, graines lancées pour mon salut qui est à vivre. »

 

Danielle Gerard