Michel Van den Bogaerde, Comme une fumée sous le vent, poèmes, éd. Le Coudrier. Dessins de l’auteur.

Un stoïcisme assez altier et désabusé:

La connaissance monte ainsi qu’un escalier/Pour un temps je suis dieu, je crée et je m’abstrais/Et puis le temps revient où j’oublie ma grandeur (p.15)

Et tout le recueil va se construire ainsi, sur cette opposition entre la grandeur et la médiocrité – mais n’est-ce pas notre destin, cette sorte de cyclothymie, ces hauts et ces bas, avec ses rythmes fortement charpentés, ses sonorités qui se dont écho. Ainsi, tout particulièrement, la Chanson de vent , à la page 27:

Et si je meurs tranquille je mourrai dépité/Seule celle qui m’a choisi me restera fidèle/Mes amis s’écartent lentement, sauf certaines/Il est vrai, qui ont choisi pour moi et la pluie//Et le vent (…)//J’ai le mal d’être né et le mal de mourir/La question n’est pas d’être plus que d’avoir été/Je saurai que vouloir en franchissant la pluie//Et le vent

Bref, une poésie gnomique, agrémentée d’images fortes et de sonorités bien marquées, pour former un ensemble très homogène. Un zeste, parfois, de mythologie celtique. Mais surtout, l’éternité, la beauté, à quoi tout se ramène.

Les dessins de l’auteur, par leur éloquente simplicité, accompagnent parfaitement le texte.

Joseph Bodson