Nathalie Druant, Choses dites – choses tues, poèmes, éd. Chloé des Lys.

On retrouvera ici, avec un égal plaisir, les qualités propres à Nathalie Druant: la légèreté de touche, la discrétion, la profondeur de la pensée, dans une écriture aérienne où l’on perçoit le bruissement du vent dans les peupliers et le glissement des eaux du fleuve ou le ressac des vagues.

Peut-être, ici, plus de légèreté encore: quelques notations légères, à peine une impression, et le climat est créé, souvent avec une légère note d’humour: Et puis, surtout, ce temps qui nous fuit sans cesse, ces impressions brèves qui forment notre vie, et qu’il convient de ne pas oublier:

Ecrire pour arrêter le sable du temps.

Poser les mots, poser l’instant.

Mais le temps fuit, perdu irrémédiablement

Les points de suspension, de page en page, relient les textes entre eux, comme un chapelet dont les minutes, les secondes seraient les grains. Mais n’est-ce pas leur brièveté, leur légèreté même, qui rend ces instants évanescents?

Le silence de l’aube

Un premier pas sur le chemin

 

Choses dites choses tues.

Tellement qu’on a peur, rien qu’en les frôlant, de les voir s’évanouir?

Joseph Bodson