Nelly Lecomte – Le langage de la terrepoésie  – éd. Edilivre – 95 pages – 14 €

 

Tantôt en français, tantôt en allemand, l’auteur s’épanche librement, les mots viennent par petites touches qui disent la beauté et la précarité des choses.

La mer, bouche de la terre / Grave la parole dans le sable… Les hommes se tiennent dans la pénombre.

La vie est loin d’être rose et la poésie reflète cette mélancolie, cette difficulté à vivre. Une cascade de « cages, / d’images fausses, / de masques derrière lesquels nous cachons / nos yeux d’hypocrisie, / nos yeux d’ignorance, / nos yeux de malveillance. / La nuit est profonde, le fardeau est lourd… »

Des titres comme La route pénible, Regrets en exil, Je me suis baignée dans tes pleurs, Je suis comme une maison vide, Dieu se fait attendre donnent une idée de l’ambiance. Décidément non, la vie n’est pas facile, comme en témoignent ces quelques mots pleins d’amertume : « Le drame inhérent à toute vie humaine ». Et les rencontres avec Dieu s’apparentent à « un dard ».

“Die Welt vergisst sich/ … / Und ich vergisse die Welt.” Oublier le monde? Triste solution. «  Die Welt ist blind »… Mais Nelly Lecomte « lui prête ses yeux pour voir ». Et elle poursuit sa quête malgré tout : « L’instant est mort, l’instant recommence. » Faute de trouver Dieu, il reste l’Homme : « Et que le bien soit vécu dans le couple / comme reflet de l’Existence ».

 

Isabelle Fable