Philippe Leuckx, D’où le poème surgit, La Porte, 215, rue Moïse Bodhuinn F-02000 Laon.

Philippe Leuckx affectionne les recueils courts, comme celui-ci, paru aux éditions de la Porte. Mais leur brièveté n’empêche pas d’affleurer les thèmes qui lui sont essentiels, consubstantiels même. Une sorte d’aller-retour, dirais-je volontiers, un besoin irrépressible de partir, de gagner une patrie ou une matrie plus ancienne – Rome, peut-être? – suivi assez vite par la nostalgie, le désir du retour:

Quelque chose sans nom en toi/ S’accomplit et résiste (p.3)

Peut-être, au fond de tout cela, non seulement cette fuite dans le lieu, hors du lieu, telle qu’on la trouve chez Gogol ou Nerval, mais aussi la fuite dans le temps, l’angoisse du temps qui passe, où la nostalgie est sans retour:

Déprends-toi d’une tristesse, cette vague à l’heure où les feux décroissent/Rome, sa rumeur, son fleuve alenti, les quartiers où tes sandales ont flairé le Temps (p.6)

Joseph Bodson