PHILIPPE LEUCKX
Un enfant blessé d’ombre se recoud au soleil
Toi l’ami, tu m’épaules vers le vent et si la mer tremble au loin tu reposes ma voix comme un arbre de patience sème l’ombre pour rien juste pour équilibrer la lumière du cœur
J’aime la lumière du soir, mince et offerte sur la rue, sans ruse, avec la trame des murs et les paroles qui s’émiettent derrière les arbres. Plus loin, les souvenirs montent la garde et je ne sais rien de plus pur que le linge qui balance son ombre et sa solitude.
L’eau sur la prédelle du monde une sorte de lumière pour la soif et une conque de beauté au-delà des possibles
On sent le cœur un peu voilé, la pluie des choses, le sang détourné. Le vent s’allège. La lumière s’étire jusqu’aux veines. Le temps parfois s’épure.
Les collines sont muettes et nos prés soudain assombris plus loin la courbe des souvenirs et la ligne sourde des peupliers nos pas nous mènent dans une lumière close déjà prête pour la nuit nous cueillons les herbes hautes sans nous soucier de l’heure
L’air s’enfle de si peu. Un silence traverse les soirs. Le cœur souligne le vent derrière la lumière. Le sang n’oublie rien du temps passé entre nous. On est là dans l’intime partition du jour qui fuit.
On ose à peine la lumière, le trait, la traversée. Que peut un cœur sinon dans la fragilité consentie, sinon dans la joie de jouer du peu? On ne dit rien de l’ombre ni de cette surprise d’aube dans le réel caché. Le jour est ainsi sa mesure et son attente, comme en creux le poème.
Nauplie déplie ses venelles et les rues montent avec la lumière. Dans le jour plein et dense, écrire épuise l’ombre. Parfois, le cœur bat trop vite et les murs trop rugueux sous la main oublient l’histoire.
On ne sait plus très bien si la lumière s’effondre dans la mer ou si notre regard s’accroche aux flancs d’une montagne. La beauté là s’impose sans effort. L’île en nous s’efforce à la mer et nous croyons au jour, aux distances explorées.
Un air de forains laissé sur les talus de l’enfance. Un peu de lumière sauve sur une place de village. Et toute la poussière autour souvenirs et marelles.
L’enfant blessé d’ombre
Se recoud au soleil
Philippe Leuckx
Mercredi 21 mai 2008
MER EXTERIEUR JOUR
La mer est proche
La terre revient avec ses brises
J’ouvre la fenêtre sur l’été
J’attends le premier cri d’oiseau
Comme une légère musique
Sur l’épaule du temps
Même l’herbe revient au vert
Qu’elle connaît
La mer est si proche du bleu
Qu’elle défend
La route descend au plus profond
Le cœur gauche s’emplit
D’une lumière neuve
Vers le ciel
Et puis le jour se souvient
D’un reste de désir pur
Un village oublié parmi les arbres
Un nuage étoilé d’une grâce perdue
Tout semble se nouer
Même la joie défend sa prise
Le jour s’installe dans la beauté
Insatiable
mercredi 21 mai 2008
Philippe Leuckx