Louis SAVARYRue Wilson 11
7340 Colfontaine
louis.savary@skynet.be
Tél : 065/66.30.78

Né le 27.08.1938 à WASMES (Borinage). Animateur socioculturel en expression corporelle, art dramatique et cinéma.
Auteur : poésie, nouvelle, théâtre, court-métrage radio, scénariste bande dessinée et cinéma, chanson française et chanson wallonne.
Membre de la société des auteurs belges et de la société des auteurs et compositeurs dramatiques.Comédien. Cinéaste / Coordinateur a.s.b.l. Multimédia (Centre Culturel Transfrontalier de Mons)

Poésie

Publications

1960 La Mère Folie (Grassin-Paris)
1963 L’Homme-Grenouille (Unimuse-Toumai)
1963 Les Noces de Sable (Mondo-Rome)
1965 Poèmes dits du haut d’un Mât de Mercure
(Poésie des Limites)
La Longue Marche des Funambules
(Pierre Jean Oswald – Honfleur)

Participation à de nombreuses anthologies : Belgique, Suisse, France, Roumanie. Poèmes traduits en anglais, italien et roumain.
Poèmes mis en spectacles : Chacun croit que l’aveugle a besoin de lumière par le Théâtre du Dragon – 1968 et Les Tanks à la Mer par le groupe d’expression corporelle de la Maison de la Culture de Mons – 1971.
1995 L’Ivre Espace (livre-objet) avec le peintre Nadine Fiévet.
1996 Le Baroud des Mohabites
(Nouvelles Editions Debresse – Paris) avec Jean-Claude Derudder ( graphisme )
1997 : L’Arbre à Papillons – livre d’artistes avec le peintre Patricia Erbelding ( Editions Werther – Paris ) Sur Internet http://www.multimania.com/dhalgren/abpe2 I.htm
1997 L’Enfant Sans ( Arcam – Paris )
1998 Sans Concession ( Arcam – Paris )
1999 Baignade Interdite ( Arcam – Paris )
2000 Terre à Taire ( Arcam – Paris )
2000 L’Art’Cup :
Rencontre d’Artistes sur internet avec Rose Kac (Paris)
Au-delà des Signes – avec le peintre Nadine Fiévet
( Editions Fortuites )
2000 Sans Sommation ( Arcam – Paris )
2001 Défense de Souffler ( Arcam – Paris )
2001 A chacun son Elément – livre d’artistes avec le peintre Claude Lebailly
2001 Le Théâtre / Serait-ce ? ( Arcam – Paris )
2002 Le Théâtre / Et si c’était ? ( Arcam – Paris )
2002 E.A. 1/2 – livre d’artistes avec le peintre Claude Lebailly
2002 Le Théâtre / C’est comme… Arcam – Paris )
2003 Le Théâtre / Non ce n’est pas ( Arcam – Paris )

L’Heure de Pointe
( Les Cahiers Poétiques Européens – Paris )
L’Empreinte de L’Index – Livre d’artistes avec le peintre Nicole Haurez
Sens Équivoques (Arcam – Paris)
Misanthrope ma non troppo (Arcam – Paris) 2004 âtmâ. Editions Fortuites.
Livre d’artistes avec le peintre Catherine Semoulin.
2005 La Mort-Passion. Arcam – Paris.
2005 Mots de Passe. Arcam – Paris.
2006 L’Amour à Nu. Arcam – Paris.
2006 Autopamphlure en phase terminale. L’âne qui butine – Mouscron.
2007 Le B.A.-BA de la Bêtise. Arcam – Paris.
2007 Livre sans Objet. Arcam – Paris.
2008 Tabous de Nous. Arcam – Paris.
2008 Voici venu le temps des larmes. Arcam – Paris.
2009 Haro sur la Bête. L’âne qui butine – Mouscron.
Livre d’artistes. Gravures et dessins de Baudhuin Simon.
2009 Opium de Personne. Arcam – Paris.
2010 A bout portant. Les Presses Littéraires – Saint-Estève.

Pour les publications chez Arcam et Presses Littéraires :
conception et réalisation graphiques
de Jean-Claude Derudder et Claudia Cornez.

Nouvelles

1971 La Patte d’Aigle ( Horizons du Fantastique n° 15)
Prix de l’Ile des Poètes – Lyon 1970
Par tous les Chevaux de Mongolie ( inédite )

Théâtre

1978 : La Merveilleuse Histoire du Boucher de Nulle Part , d’après Les Cavaliers d’Aristophane, spectacle monté la même année par le Kloak Group Théâtre, sous le titre CHOUCROUTE PARTY

Radio

1974 : Le plus long voyage de Rosa Mer, avec Jean-Claude Derudder
Réalisation: Centre de Production du Hainaut de la R.T.B.F.
Participation à de nombreuses émissions : Nos Lettres Françaises, Poétique, Micro-climat, l’Ecole Buissonnière…

B.D.

Scénariste pour Tony Cossu
1979 Boskovich (Le 9ème Rêve)
1981 Alceister Crowley (Editions Dupuis)
1984 No Man’s Land (Humanoïdes associés)
avec Derudder et Jamsin
1990 L’Architecte et son Double (Humanoïdes associés)

Chanson

Pour le théâtre: STRIPTRISTE – Kloak Group Théâtre
Chanson française : trois 45 tours avec Marc FARELL (Omega International 78 et 79)
Chanson wallonne: avec Jean-Claude DERUDDER deux fois finalistes du Grand Prix de la Chanson Wallonne en 1978 et 1979 Prix de la Ville d’Ath en 1979
Parolier pour Jacques HUSTIN( Quai des Rêves : Hiram 1983)
pour Christiane STEFANSKI ( Solitaire/Solidaire : récital 1985)
Sortie C.D. ch.wallonnes avec J-C Derudder ( Taper, toudis taper – Kloak 001/1998 )
Pour le théâtre : chanson de STABAT PATER – d’après Bayon – Verheggen / KAN’H 2003.

En outre, Louis Savary a travaillé comme comédien avec plusieurs compagnies théâtrales (notamment l’Atelier-Théâtre de Jean Louvet à La Louvière), il a collaboré à l’écriture et aux dialogues de courts-métrages et comme acteur surtout dans des films de Manuel Gomez, il a réalisé des vidéos, il a participé à des émissions de télévision et toutes ses créations ont été largement répercutées dans de nombreux journaux et recensées dans beaucoup de revues littéraires…

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DEUX CRITIQUES de « CAVE FATUM »

Louis SAVARY – CAVE FATUM – Les Presses littéraires (2018)

CAVE FATUM ( Prends garde au destin ). Louis Savary s’inspire de la devise latine que l’on trouve sur les mosaïques romaines représentant un chien qui garde l’entrée de la villa avec l’inscription CAVE CANEM ( Prends garde au chien ) que l’auteur utilise à la page 95, faisant le rapprochement des deux citations pour nous signifier : « CAVE CANEM ! »/ rappela le maître de maison / « CAVE FATUM… » / murmura le philosophe. Cette opposition entre les deux protagonistes : le maître de maison et le philosophe est significative. L’un s’adresse à la sécurité du domicile, l’autre à la fatalité, ce destin ( FATUM = fatalité ) qui nous échappe, très pressant, très présent dans l’Antiquité où l’on multiplie les oracles, pythies, présages et autres ingrédients qui déterminaient les entreprises des hommes, notamment celles des militaires.

De nos jours, le destin s’est un peu effacé, laissant la place au rationalisme, prôné par Descartes mais pas toujours avec succès puisque la superstition a encore de beaux jours devant elle. Tout le recueil de Louis nous amène à réfléchir sur ce sujet, important ô combien, qu’on accorde, ou pas, du crédit à des croyances. Le premier des destins est la naissance, le second la mort irréfutables ces deux-là.

Comme toujours, Louis Savary possède un art accompli pour présenter son ouvrage: couvertures représentant des copies du même homme avançant les yeux bandés, en aveugles,

Pour une sorte de colin-maillard que serait la vie. Comme toujours, le contenu est divisé en chapitres (une dizaine ) dont le titre nous révèle une direction de lecture à adopter : définitions, dire, questions, faire défaire, proverbes positifs, etc. qui ne sont pas sans intérêt pour suivre le cheminement de l’auteur.

Comment ne pas relever quelques-uns de ces aphorismes qui se composent de trois, quatre, cinq vers chacun. J’ai envie de citer le dernier : le destin / de tout un chacun / c’est de finir là / où l’éternité à peine / vient de commencer. Le dilemme : destin – libre arbitre n’a pas tout à fait disparu même si l’on a acquis certaines certitudes. Le destin n’est-ce pas ce qui arrive inopinément, sans qu’on l’ait cherché, mérité : « le destin / ne s’annonce pas / avec une crécelle ». Mais, parallèlement, ne construit-on pas son destin ? « On a le destin qu’on mérite / le meilleur étant / de ne pas y croire ».

Comme toujours, chez Louis Savary, les préoccupations de l’écrivain sont présentes dans le livre : la raison d’écrire : « et si le destin / de tout un chacun / était de laisser au futur / une trace de son passage / un signe pour se perpétuer ». L’indifférence qui s’exerce à l’encontre du poète : « Un jour le destin s’engagea / à me prêter sa plume / mais de son encre indélébile / pas une goutte». La censure possible : « le pire destin / du poète / c’est qu’on lui arrache / la langue ».

L’humour est aussi présent dans ce recueil, humour gentil : « Le destin / a beau être indéchiffrable / les imbéciles / sortent leur calculette ». Humour grinçant : « Dieu est mort / encore une fois / il s’en remettra / à chacun son destin ».

Je m’arrête, je dois vous inciter à lire ce livre pas à le faire à votre place.

Louis DELORME

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L’envers de l’endroit

Louis Savary poursuit sa saisie de l’existence en ses aphorismes. Ils s’attachent ici à une sorte d’essentialité avec laquelle les livres se débattent depuis que le Verbe existe : celle — discutable et que l’auteur discute — du destin. L’humour qui est la marque de ses livres devient plus sombre puisque ce concept reste“ce prédateur qui niche dans nos têtes”,nous assaille et nous ronge. Il s’agit en effet de ce qui tient“au bout du conte”en représentant un“futur déjà dépassé”.Dès lors, que resterait-il à l’homme sinon d’errer — d’autant qu’un tel concept est un gourou aux cents visages et autant sans visage ?
Il demeure souvent ce vers quoi l’être se retourne en revenant à lui faute d’autres ressources. Il figure une sorte d’image du désespoir puisque face à lui on ne peut rien. Néanmoins, tentant de relever la tête Savary l’évoque aussi en tant que“mythe anachronique”.Il suffit d’oser“mordiller sa muselière”ou — mieux — passer outre. Et, d’une certaine manière, le poète s’en empare afin qu’une telle notion perde son droit de cité.

Certes, Savary reste pris dans ses rets mais il sait que ses mots peuvent faire obstacle au fatum. Et si “le destin n’a pas besoin d’un plan de carrière”, le vaincre est une sorte de devoir. Il ne se suffit pas de l’exercice d’imbécillité de l’écriture afin de permettre de l’enrayer et de ne pas y croire. Il faut néanmoins du temps pour comprendre que le destin n’est pas un concept mais “soi”.
Dès lors, acceptant cette “nouvelle” donne, l’homme peut refuser ce cirque du destin où il n’aurait que le rôle de“clown triste”pour faire quelques tours de pistes. Savary même s’il estime être“devenu poète grâce au destin”et l’est resté, apprend à se dégager des“croyances improbables”dont cette notion “engorge nos cervelles”.Sa prédiction n’est que celle d’une force extérieure. Elle n’engage que ceux qui s’en font le jouet, bref c’est une autre image de Dieu :“plus on y croit, plus il existe”. Qu’ajouter de plus ?

jean-paul gavard-perret

Louis Savary, Cave Fatum, Editions les Presses Littéraires, 2018, 102 p. —15,00 €.