Par Dierf Dumène, janvier 19, 2018

Savoir écrire c’est savoir exprimer le cri de toute chose et de toute âme qui vive, et celui qui l’étouffe ou le condamne pour grossière indécence…

PAROLES NOMADES ET AUTRES POÈMES de SALVATORE GUCCIARDO

Paroles nomades

La sève se glisse

Dans les veines de la mémoire

On s’interroge

Sur le pouvoir des ondes

La cendre et le sang

L’eau et le feu

Éboulis de pierres

Au creux de la vague

Je

Tu

Il

Abstraction de l’homme

Les formes hybrides

Sur la toile du temps

Les ombres

Se multiplient à l’horizon

Vision apocalyptique

Hibernation de l’âme

Les soupirs du rêveur

S’éclipsent

Dans le labyrinthe de la forêt

La grandeur vacille

À l’orée de l’automne

Rayonnement de la matière

Au cœur de l’être

On ferme les yeux

Sur la cité lumineuse

Jaillissement de sources

Dans le jardin du fauve

Chirurgie de l’être

Rugissement du fauve

Le périmètre

Électrise

L’édifice ancestral

Pluie d’électrodes

Le souffle irradie

La pulsion humaine

L’ère informatique

Étale sa richesse

La navigation planétaire

Idéalise l’identité

L’image enivre

L’écran du futur

Les ondes de l’univers

Façonnent la nature

De l’homme

Bourrasque

Le radeau

Sillonnait les eaux

Mouvementées

Tout vacillait

Les éclairs

Déchiraient

Le voile sombre

Du ciel

La lourdeur des nuages

Embrassait

Le sommet des cimes

Une masse pluvieuse

Tombait lourdement

Sur la mer

Les vagues houleuses

S’abattaient

Avec fracas

Sur les récifs escarpés

Ferveur blessée

Grelots d’albâtres

Nuits blanches

Sur fond noir

Le sang de la méduse

Se répand

Sur l’écorce de l’orme

La nébuleuse aspire

Les soupirs du lys

Griffures du temps

Crépitement de feu

Magma astral

Les êtres invisibles

Fustigent

La ferveur

Des oppressés

Jaillissement

Alphabet cosmique

Écorce stellaire

La sève nébuleuse

Sillonne

Le corps humain

Jaillissement doré

Dans les draps

De la nuit

L’être guette

La cité

De l’aube

Le ballet de la vie

La neige marine

Lentement survole

La plaine abyssale

Une myriade de poissons

Aux formes multiples

S’entremêlent

Les uns les autres

Formant un ballet grandiose

Au rythme musical

De la faune aquatique

La meute déchainée

Les dents féroces

Parcourent

Les corps en mouvements

Dans le festin

De la chair

La détresse

N’a pas de vocable

L’instinct primitif

Exhibe

Les pulsions

De la nature

Sous le regard indifférent

De la cheminée de basalte

Et celui du grand fumeur noir

Offrande

Dans la nuit sereine

J’ouvrirai les pétales

De rose

Pour les déposer

Près de ton visage

Lumineux

Afin que le monde

S’enivre

De ta sève

Sacrale

Effervescence

Avalanche de mots

Écoulement

Du fluide

Sur la zone boisée

Nuit hiéroglyphe

L’œil du silence

Au sommet

De la vallée

Radiologie

De l’ogive

Le support des bougies

Sur tes yeux

De taupe

Souffle saccadé

Source lumineuse

Le bleu du ciel

Sur tes seins bronzés

Préliminaire lyrique

Formes dénudées

L’artiste caresse

La rondeur charnelle

Amoncellement d’images

Spirale de sens

L’homme immobilise

La chair en flamme

Les bouches se cherchent

Dans la pénombre chaude

Les amants s’évanouissent

Dans la brume fiévreuse

Beauté corporelle

Joues en feu

Lèvres pourprées

Reflet d’azur

Sur le regard langoureux

Brasier lascif

Le gris

Le jaune

La voix

Sensuelle

De la femme

Dénudée

Embrasement intensif

Rougeur des sphères

Le visage

Dissimule

L’affres des ans

Gardien du temple

Le nimbe

Domine

La sagesse de l’homme

Derrière le masque

L’être étale

Les morsures

Du tigre

Cris strident

Les éclats

Du rouge

Dissimulent

La profondeur

Du sujet

Les regards

Se croisent

Bouffée de chaleur

Le corps expose

Sa luxuriance

Opulente

Le mouvement

Des lignes

S’entrecroise

La tête ovale

Lorgne

La sphéricité

Des formes

Le gris

Le blanc

Jeux de graffiti

Les mains crispées

Dans le froid du vide

Accumulation

De tourbe

La ligne horizontale

Limite le flot des astres

Point bleu

Sur fond gris

Tout passe

Efface

L’énergie du mistral

Torrent

D’étincelle

Les veines marbrées

Gémissement masculin

La femme

Caresse

La virilité dénudée

Tourbillons

De sentiments

La lumière éclatante

Soupir intense

Le magnétisme

Des femmes

Sur la toile du peintre

L’intrigue

Domine

La pesanteur

Du monde

Et exalte la vertu

Des imposteurs

Sur le bord

De tes paupières

L’encre

Masque

L’essence du trait

Le rose

S’expose

Aux paupières

De l’espérance

Romantisme

Fervent

Le vert émeraude

Épouse le fond doré

De l’icône sacrée

Jeux de lignes

La blancheur

Des corps

Deux femmes

Dans la voiture

Tendresse filiale

Mère affable

Le reflet de l’aubépine

Sur le front

De l’enfant

Flots d’écume

Blancheur céleste

Oscillation fiévreuse

Des mains se cherchent

Dans la chaleur de l’alcôve

Aux cimaises charnelles

Le nu exhibe

Son éclat fougueux

Rythme du piano

Du saxo

Et de la basse

Les notes langoureuses

Du blues

Domine

L’espace clos

Dialogue

De sourds

Visages figés

Le lien

Se fragilise

À l’orée

De l’automne

Géographie

Humaine

Terre crevassée

La pâleur de l’être

Sur l’onde animée

L’âme fossile

L’univers

Et une énergie lumineuse

Les grumeaux scintillent

Au sein de l’immensité

Et forment

Un amas d’îles

Miroir céleste

Labyrinthe galactique

Océan de solitude

La mémoire s’enrichit

De fossiles

Je suis un astre

En quête d’une racine parentale

Cendre

Jeux de couteaux

Sentiments fripés

Larmes de fiel

Fracas d’éclair

Triptyque de rêve

Le je s’efface

Le sillon s’ouvre

Au vide des sphères

Sombres lumières

Semailles célestes

Chevaux ébranlés

La crinière en folie

Les traditions se meurent

Coule le sang

Des innovants

Sur l’amas de cendres

Dorment les enfants

Ère nouvelle

Robotique destinée

Sensations de froideur

Sentiments effacés

Cascade visuelle

Dents de loup

Sur la peau de l’agneau

Âme en exil

La lumière vacille

La nuit du jour

Les chiffres dominent

La voix du monde

Isolement du poète

L’oiseau s’envole

Splendeur du sphinx

Hibernation de l’homme

Obscures déesses

Pouvoir absolu

Futur fiévreux

L’être se souille

Amorphe semence

Effritement viril

Morte saison

Déchirement de tissus

À la maison

Eaux troublantes

Liens écorchés

Étude d’anatomie

La marée de l’aube

Tourne le dos

Au corps astral

Autre poèmes de l’auteur, à lire ici :

https://magiepoetique.blogspot.com/2017/12/salvatore-gucciardo.html?m=1