Jacques Izoard et Angel Beatove, Le petit Izoard de poche, Couleur livres, avec un carnet d’activités conçu par Béatrice Libert. 2017, 9 €

Les lecteurs d’Izoard retrouveront d’emblée, en ce petit livre, le ton, la tournure d’esprit de Jacques Izoard: une naïveté véritable, une façon de se mettre d’emblée en accord avec l’esprit des enfants, leur façon de réfléchir, de s’exprimer, sans renoncer en rien à tout ce qui fait la poésie, une façon de dire vrai, de toucher terre, sans renoncer en rien à ce qui fait de la poésie quelque chose d’aérien, de libre, de léger…Bref, de l’izoardien, et du meilleur. Un humour bien particulier, qui fait mouche à tous les coups, sans jamais s’écarter de la cible. Ecoutez plutôt:

Le lait, l’enfance, la rue,/quelques haillons pour dormir debout,/le travail des pattes publiques,/ A pas de loup j’invente/un chemin volé.

Un art subtil de la déception: on attendait les places publiques, et ce sont les pattes qui se montrent. On attendait la station couchée, et sous le couvert d’une expression, c’est le contraire qui vient. Pas de pattes sans loup, et le loup, bien sûr, il vole – faussant le jeu de Poisson vole., Oui, il est comme ça, Izoard.

Allez, encore un, mais cette fois, vous chercherez vous-même:

Soudain, aucun mot ne surgit/Page blanche demeure/sans rumeur et sans bruit. La main plonge alors/quelque part dans la nuit.

Les illustrations vont au texte comme un gant, et le carnet d’activités de Béatrice Libert est très varié, et fort bien adapté.

Joseph Bodson